Article d'un journaliste Messin, et non d'un Rémois
perso je suis assez choqué par les tournures de certaines phrases
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Mekhissi éclipse Tahri
Un Français est bien monté sur le podium olympique du 3000 m steeple. Bouabdellah Tahri en rêvait, Mahiedine Mekhissi l'a fait : le Messin est cinquième, le Rémois deuxième.
Pas un geste, à peine un regard. Pendant que Bouabdellah Tahri, par habitude, ressassait déjà sa course insatisfaisante dans l'aire d'arrivée du Stade national de Pékin, Mahiedine Mekhissi se lançait dans un exercice de génuflexion. Tahri cinquième. Mekhissi deuxième. Pour la plus grande surprise de la France entière et à la stupéfaction de la France athlétique, un demi-fondeur du pays prend place sur le podium olympique du 3000 m steeple, vingt-quatre ans après Joseph Mahmoud à Los Angeles. Ce n'est ni celui que l'on croit, ni celui en lequel on croit.Septième à Athènes il y a quatre ans, Bouabdellah Tahri a donc gagné deux places, mais cette progression ne correspond pas exactement aux projets de l'athlète messin, scotché à bonne distance du podium, dans la lignée de ses classements lors des championnats du monde (4e en 2003, 5e en 2001 et 2007). Résumé signé Franck Chevallier, directeur technique national : « Bob n'a pas su saisir l'opportunité et s'est laissé distancer. » Une sorte de refrain, lors des grands rendez-vous.
« Cinquième, je suis déçu », Tahri ne le cache pas. « J'avais fait de ces Jeux un gros objectif. C'était une course dense, avec pas mal de bousculade et, à ce niveau, il est toujours difficile de se placer. Je perds le contact à six cents mètres de l'arrivée. Après, je m'accroche le plus longtemps possible. Mon seul regret, c'est de ne pas m'être placé devant. Je n'en ai pas eu l'opportunité. » Du moins le Messin n'en a-t-il pas créé les conditions, se présentant à l'attaque du dernier tour avec un retard déjà fatal sur le premier peloton, septième et lâché. Quatre cents mètres plus loin, Tahri avait regagné deux places, pour boucler sa deuxième finale olympique en trois JO dans le temps de 8'14 "79.
Mais dans ce dernier tour, le leader du 3000 m steeple en France depuis dix ans a surtout laissé la vedette à un quasi inconnu de vingt-trois ans, et Tahri ne s'autorise même pas à se dire surpris par la deuxième place de Mekhissi, à la bagarre, entre deux Kenyans (Kipruto vainqueur en 8'10 "34, Mateelong troisième) : « Je ne sais pas, je ne le connais pas. C'est bien. Il est sur le podium, il bat son record. Il y a une émulation, des jeunes qui arrivent, tant mieux pour la discipline. »
« Bob domine le steeple depuis dix ans mais je savais que je pouvais le battre », affirme l'improbable premier médaillé de l'athlétisme français. « Seulement, aujourd'hui, ce n'est pas sur lui que je me concentrais, mais sur les Kenyans, résume le Rémois. Voilà, il ne passe pas loin du podium, je n'ai rien d'autre à dire. » « J'ai au moins eu le mérite de m'accrocher, affirme pour sa part Tahri. Mais, en athlétisme, on n'attribue pas les médailles au mérite. » Tout est dit, pour l'instant.