Mis en cause par Rougui Sow, le Stade Sottevillais livre sa version des faits.
Dans notre édition de mardi, en marge d’un article relatant sa belle performance en saut en longueur (6,72 m), Rougui Sow s’en est pris à son club, le Stade Sottevillais, accusé de ne pas la soutenir dans son aventure américaine (elle étudie et s’entraîne en Caroline du Sud depuis janvier).
Par la voix de l’un de ses dirigeants, Vincent Turpin, le club de la rive gauche, où elle est licenciée depuis 2013, a souhaité préciser plusieurs choses. « Rougui depuis plusieurs années a beaucoup bougé, explique-t-il. Rouen, Paris, Marseille, Toulouse. Beaucoup de changements qui n’ont pas aidé à sa progression. Depuis la rentrée 2015, elle avait trouvé une stabilité à Toulouse auprès de Dominique Hernandez avec qui nous collaborions très bien. Résultat, la saison dernière, la structuration de sa programmation l’a amenée à progresser (6,58 m). On souhaitait continuer dans cette voie. En septembre 2016, on avait décidé ensemble qu’elle resterait à Toulouse et qu’elle passerait deux à trois jours par mois à Paris, à la fois pour s’entraîner à l’Insep, mais aussi pour bénéficier de cours à Sciences Po (elle était étudiante à l’IEP de Toulouse). On avait même choisi de l’accompagner, de l’aider pour effectuer tous ses allers-retours. Finalement, elle choisit de partir aux États-Unis. Elle prend un risque, c’est ce qu’on lui a dit alors qu’il y avait une relation de confiance stable avec Dominique Hernandez. En conséquence, on a donc retiré l’aide qui servait au projet lié aux allers-retours sur Paris. En revanche, on continue de l’accompagner au même titre que nos autres athlètes de haut niveau. »
Les interclubs, c’est non négociable
Une relation qui pourrait toutefois prendre du plomb dans l’aile si Rougui Sow maintient sa décision de ne pas venir participer aux interclubs (7 et 21 mai). « Dans notre politique de club, on ne peut pas accepter qu’elle ne soit pas là, comme n’importe quel athlète du Stade Sottevillais, poursuit Turpin. C’est justement parce qu’on est un club familial qu’on tient à la valeur symbolique forte de ce rassemblement. Il faut que nos forces vives soient là. On rappelle donc nos conditions : participer aux interclubs, aux championnats de France et aux événements organisés par le club. Pour le moment, on continue de la soutenir et on espère qu’elle sera là en mai. C’est ce qu’on attend de tous nos athlètes, qu’ils s’appellent Rougui Sow, Mahiedine Mekhissi ou Marion Lotout... Il n’y a que comme ça qu’on peut conserver une relation forte et de confiance. C’est une condition sine qua none. »