Les deux Turques Asli Cakir et Gamze Bulut réalisent le doublé, devant Jamal du Bahrein. On savait depuis les séries que ces deux athlètes de Turquie arrivaient avec une très grande forme. Cakir est la 2ème femme turque sacrée championne olympique, après une halthérophile,
Historique, le mot revient souvent pendant des Jeux Olympiques. A mesure que les médailles tombent, on égrène, une première médaille pour tel pays, un premier podium dans une discipline, un premier triplé. Et pour marquer l’histoire, c’est bien plus facile avec les femmes, tant elles ont de retard dans certaines disciplines.
On avait vécu à Los Angeles la première médaille d’une femme arabe. A Pékin, celle d’une femme kenyane. A Londres, on aura connu la première médaille d’or en athlétisme pour la Turquie, et la première d’argent tous sports confondus pour la Turquie.
Mais aussi le premier doublé sur 1500 mètres de deux athlètes du même pays dans toute l’histoire des Jeux Olympiques. C’est d’ailleurs peut-être le plus surprenant dans cette finale, avec Asli Cakir et Gamze Bulut, 1ère et 2ème.
Et ce n’est pas un hasard à entendre leurs entraîneurs. Le mari et entraîneur de Cakir avait bâti avec Solomon Antolinuk, le coach de Bulut une stratégie pour conquérir les deux premières places : en cas de rythme lent, Bulut prendrait les choses en main, pour secouer le peloton, et ramener Cakir en tête, où la championne d’Europe pourrait briller compte tenu de sa capacité à courir en 3’56’’62.
Les athlètes ont appliqué à la lettre. Sans état d’âme : “Notre objectif était de gagner deux médailles. Nous le disons avant chaque compétition. Nous courons tous les courses ensemble. Nous sommes comme des soeurs.”.
Les deux “soeurs” éclipsent leurs rivales, et ce doublé ne peut qu’interpeller d’autant que la nouvelle championne olympique avait été suspendue deux ans pour dopage, contrôlée au Mondial juniors de 2004.
Mais pour son mari et entraîneur, cette réussite s’inscrirait dans une véritable planification bâtie par la Fédération, qui paraît tellement facile à organiser. Elle concernerait principalement les femmes, parce qu’elle seraient plus longtemps intéressées par la pratique sportive que les hommes, qui privilégient leur carrière professionnelle dès leur sortie de l’Université.
Les femmes turques apportent ainsi un moment "historique" à leur pays, avant de revendiquer le “Pouvoir turc.”
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