Il y a bien entendu une différence entre le dopage en Russie (d’autres pays aussi ?) et celui au Kenya. La Russie est un pays quasi dictatorial où les décisions se prennent le plus souvent au niveau de l’état, et où la planification et l’organisation de ce genre de choses est faite soigneusement avec les moyens adéquates. Le Kenya est un pays beaucoup plus « désorganisé » qui n’a pas ces moyens, est beaucoup plus fragile et où la corruption à tous niveaux existe depuis maintenant bien longtemps, presque un mode de fonctionnement.
Disons que les autorités kenyanes se sont satisfaites de la situation qui dure maintenant depuis des dizaines d’années et que leur volonté récente de débloquer des moyens pour vraiment lutter contre le dopage quasi systématique de leurs athlètes me semble surtout motivée par la sérieuse menace d’exclusion du pays des compétitions internationales proférée par WA. Est-ce que ce vœu pieu sera suivi d’effets ? Est-ce-que les dirigeants kenyans ont vraiment la volonté et la possibilité de mettre à bas un système qui fait vivre directement ou indirectement beaucoup de monde ? A fouiller profond dans les affaires des dizaines d’agents, managers, groupes d'entraînement et autres pour trouver les preuves nécessaires au démantèlement de ce système à multiples faces ? L’avenir le dira mais pour moi rien n’est sûr hein… 
Et d’un autre côté si l’on peut se réjouir de voir WA prendre les choses en mains en mettant enfin la pression sur le Kenya, je me dis aussi que WA a connaissance de la situation, et certainement bien mieux que nous, depuis bien longtemps, s'en est également plus ou moins satisfait, et que sa réaction outragée et virulente coïncide avec une période où des dizaines d’athlètes kenyans de tous niveaux se font prendre désormais chaque année par une patrouille apparemment mieux équipée. Et même que ça commence sans doute à sérieusement faire désordre pour le renom de l’athlétisme… et aussi certainement son business ! 