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Posté le 30/11/2009 à 21h57 par cfc

pas de question particulière
simple post pour te saluer l'ami
A+
cfc

s'y mettre à deux ne fait que 3 mètres chacun

Posté le 01/12/2009 à 16h46 par Bek

Bonjour,

Vincent, de Gèdre(65):

-Quel athlète français auriez vous aimé entrainer? étranger?
-Y a t'il un espoir du demi-fond français ayant disparu de la circulation que vous auriez aimé tenter de reprendre?
-Quel autre sport auriez-vous aimé entrainer?
-La plus grande émotion de votre carrière

______________________
"Nous aimons tous gagner, mais combien aiment s'entraîner?" Mark Spitz

Posté le 01/12/2009 à 21h16 par merluchon

Bonsoir,

une question à propos d'entraînement:

pour un coureur de 800, faut-il travailler les allures comprises entre la vma et l'allure spécifique ? si oui, comment ?

Posté le 02/12/2009 à 16h59 par kirui

laurent de soissons

de quel "theoricie " de l'entrainement vous sentez vous le plus proche ?

Nos vrais ennemis sont en nous-mêmes.

Posté le 02/12/2009 à 19h54 par JefPontier

lolo_le_coach a écrit :
et c'est reparti pour les tchats sur athled !

Jean-François Pontier nous fera l'honneur et le plaisir d'être votre invité pour un échange interactif le 2 décembre prochain à 20heures !

Comme d'habitude, vous aurez une semaine pour poser vos questions à Jef

Bonsoir à tous,

je vais essayer de répondre à vos questions ce soir

sportivement

jef Pontier

Posté le 02/12/2009 à 20h00 par JefPontier

- Si vous deviez résumer l'athlétisme à 3 qualificatifs, lesquels seraient ce ?
Diversité
Beauté
Universalité

- En tant que coach, quelle est pour vous la qualité indispensable que doit posséder un entraineur ?
La passion
La patience
L’humilité

- Pour vos plans et suivis athlètes, vous êtes plutôt fiches bristol, bout de papier, cahier, dossier excel sur ordinateur, mails ?
Un peu tout ça à la fois. Cela fait 30 ans que j’entraine, j’ai essayé toutes les formules et en fonction des athlètes, des endroits où l’on se trouve, de la disponibilité, du feeling cela peut-être différent. J’aime bien réfléchir, à la construction d’une planification, sur une feuille vierge et progressivement, j’essaye de le mettre au propre sur informatique. La tendance actuelle est la réflexion des objectifs, avec l’athlète sur une année, sur feuille, la planification des périodes à partir de tableau préparé, puis l’élaboration (sur 1 mois environ) sur l’ordi. Ensuite ce qui est le plus important, c’est l’affinement, les modifications journalières qui se font en aller retour, soit par mails ou téléphone si je ne suis pas en direct avec l’athlète soit par la vision si je suis présent à l’entrainement.
Par contre j’ai un cahier de temps où je note tous les entrainements autre que les footings de tous athlètes. Et aussi j’ai un petit carnet sur moi où je note des idées, astuces ou remarques quand elles me viennent en fonction des moments de la journée où du lieu ou je me trouve et que je relis régulièrement.

- Gamin, quel(le) était vôtre idole ?
Sans hésiter Sebastian COE

Posté le 02/12/2009 à 20h04 par JefPontier

Pensez vous qu'un entraineur peut entrainer à distance ?

C’est une question difficile. Car cela ne correspond pas à la philosophie de ce que je pense qui est le mieux pour l’athlète.
On ne peut pas concevoir d’entrainer la perche ou le sprint à distance. Dans des disciplines moins techniques, comme le demi-fond ou le hors-stade la réalité est tout autre.
Je ne crois pas,
un - que l’on doit favoriser cela ;
deux – cela doit être une solution transitoire ;
Après si les solutions locales ne sont pas satisfaisantes, pour pouvoir bien entrainer à distance il est nécessaire de très bien connaître la personne que l’on entraine.
Maintenant avec les moyens modernes (tel que les GPS et cardio) on a de bonnes indications sur le travail réellement effectué. Bien sur il y a parmi les athlètes que j’entraine et conseille certains qui sont loin de Clermont-Ferrand et ou que je ne vois pas en permanence. Tous n’ont pas la même préparation, le même objectif ou la même spécialité, ni le même investissement ; Je ne peux pas partir en stage en permanence avec tous. Mais pour la plupart je les connais depuis longtemps et je les ai entrainés directement auparavant.
D’autre part ce qui est réalisable avec des athlètes autonomes et d’un certain niveau, ne peut se faire avec des jeunes ou des débutants.
La principale difficulté réside dans l’aménagement et les modifications des séances en fonction des conditions. C’est pourquoi il est nécessaire d’être en contact régulier.

Posté le 02/12/2009 à 20h06 par JefPontier

[quote=Maurin GUAY] Peut-tu nous dire comment s'organisent les choix de la fédération concernant les stages ; J'entends par là, le choix du lieu et des "invités" ?
Est-ce un choix du coordinateur (donc le tien en ce qui concerne tes prérogatives) ou un choix pris par la DTN ?

Plusieurs aspects entre en ligne de compte.

Premièrement la DTN défini une politique avec des orientations sportives. Un nouveau DTN a été nommé en avril 2009 avec une nouvelle équipe (mis en place en septembre 2009). Il existe maintenant un MANAGER par famille (Sprint court / Sprint long / demi fond / Hors Stade / Sauts / Lancers / Marche / Epreuves combinées) ; Une politique général de la DTN est mis en place d’une façon concertée avec pour objectif principal les JO de Londres 2012. Il existe également une concertation sur le niveau des athlètes suivis pour avoir une logique transversale.
Après ce sont les managers avec leurs équipes techniques nationales qui déterminent la politique et les objectifs de chaque spécialité.

Donc concrètement les managers choisissent les athlètes invités (en fonction des critères ci-dessus) le nombre de stage et les lieux de stage en fonction des budgets de chaque spécialité. Il est nécessaire d’optimiser les moyens en fonction des objectifs.

Le choix des lieux est également soumis à d’autres critères :
Utilisation ou non de l’altitude
Besoin ou non de « chaleur » pour les stages hivernaux
Convention avec des collectivités territoriales (exemple la FFA, et en particulier le Hors-stade est en partenariat avec le département de la Loire depuis plus de 10 ans qui implique la participation à des actions sportives et de formations dans cette région)

Posté le 02/12/2009 à 20h13 par JefPontier

ivalo a écrit :
Salut à toi,
Question existentielle qui hante les nuits de la plupart des athlédiens jusque sur mon île ! Quel est ton pseudo sur athled ?
Sinon, je n'ai absolument aucune question (publique) à te poser ! En privé il y en aurait des tas, ce sera à l'occasion...

Question existentielle qui hante les nuits de la plupart des athlédiens jusque sur mon île ! Quel est ton pseudo sur athled ?
Doit-on révéler un secret aussi bien gardé ?
Quelques indices :
Je ne suis pas Eole,
Le nombre de messages écrits est inférieur au nombre de médailles olympiques de l’équipe de France d’athlétisme.
Mon pseudo n’a pas de rapport avec l’athlé, mais avec une passion d’un de mes fils…..


Sinon, je n'ai absolument aucune question (publique) à te poser ! En privé il y en aurait des tas, ce sera à l'occasion...

Juste un petit remerciement (public) pour le travail remarquable que tu fais.

Posté le 02/12/2009 à 20h21 par JefPontier

runy a écrit :
bonjour monsieur pontier,

pendant longtemps vous avez été à la tête des sélections jeunes en cross.

1) quel athlète vous a plus marqué?

2) que pensez vous de la non sélection d'équipe junior au championnat du monde?

merci de votre réponse.

pendant longtemps vous avez été à la tête des sélections jeunes en cross.
1) quel athlète vous a plus marqué?

C’est surement le championnat que j’ai le plus suivi, je viens de faire un calcul rapide et en tant que spectateur, entraineur personnel, cadre de l’équipe de France j’ai assisté à 20 championnats du monde de cross. Cela fait forcement des souvenirs nombreux et variés. Au titre international, sans conteste l’athlète qui m’a le plus marqué est John N’GUGI (la réincarnation du kangourou, avec son style « élastique » si particulier) au niveau des français Annette SERGENT chez les femmes et Pierre LEVISSE chez les hommes pour leur professionnalisme. Chez les jeunes Charlotte AUDIER particulièrement à CAPTOWN.

2) que pensez vous de la non sélection d'équipe junior au championnat du monde?
J’ai longtemps été un défenseur d’une équipe de France junior aux Championnats du monde de cross. Je reste persuadé que l’expérience d’un grand championnat est irremplaçable dans la carrière d’un athlète ;
D’autre part la motivation de se qualifier, sur une équipe de 6 participants mobilise au cours de l’hiver 20 à 30 coureurs et entraineurs qui rêvent de cette sélection. Ce qui important pour l’organisation de l’entrainement de nos meilleurs athlètes en vue des championnats de l’été et pour l’avenir de cette discipline très formatrice.
Par contre il faut aussi prendre en compte que le cross depuis 1996 et plus collectivement depuis 1999 compte 2 championnats internationaux chaque année. (C’est la seule discipline avec la course de Montagne dans ce cas).
Egalement, de nombreux pays font des choix au niveau des compétitions internationales, la France fait partie des rares pays continuant à envoyer des athlètes à toutes les échéances.
Enfin il faut bien reconnaître que le niveau mondial en cross chez les jeunes est très élevé. Beaucoup de nos seniors ne seraient pas capable de faire un bon résultat dans ce championnat.
A chaque fois nous revenons du mondial en ayant pris un grand coup derrière la tête, nous nous posons vraiment des questions pour savoir si cela est profitable à long terme ou démotivant en voyant l’écart avec les premiers (l’an dernier notre meilleur représentant arrive 3’16’’ après le champion du monde !!!).
De plus il existe sur le long terme une différence importante entre le devenir des filles et des garçons. Si le taux de réapparition à haut-niveau senior est correct pour les athlètes juniors hommes ayant participés aux CM de cross de 1977 à 1996, il est très faible chez les femmes.
Nous devons nous concentrer en priorité sur les championnats d’Europe de cross (qui maintenant sont bien intégrés dans le planning des athlètes, tous les meilleurs jouant le jeu de la sélection) et sélectionner avec parcimonie pour les championnats du monde mais en essayant de réfléchir à un aboutissement et une motivation post championnat de France de Cross.
Nous sommes dans une phase de réflexion dans ce domaine mais nous sommes ouverts à toutes propositions à condition quelles soient suffisamment motivantes pour les athlètes et raisonnables (financièrement et au niveau logistique).

Posté le 02/12/2009 à 20h24 par JefPontier

maxvip a écrit :
Slt, quelles sont tes motivations à participer à ce chat ?

Quelle(s) question(s) aimerais tu qu'on te pose ?
Quelle(s) question(s) n'aimerais tu pas qu'on te pose ?

quelles sont tes motivations à participer à ce chat ?
Pour répondre à une demande des « boss » d’athled en particulier Bruno que j’ai rencontré lors des interclubs à Dijon l’an passé. De plus je pense que la discussion et l’information sont des sources de progrès.

Quelle(s) question(s) aimerais tu qu'on te pose ?
Aurez-vous besoin d’un Joker ce soir ?

Quelle(s) question(s) n'aimerais tu pas qu'on te pose ?
Quelle question n'aimerais tu pas qu'on te pose ?

Posté le 02/12/2009 à 20h25 par JefPontier

Edito a écrit :
ivalo a écrit : Question existentielle qui hante les nuits de la plupart des athlédiens jusque sur mon île ! Quel est ton pseudo sur athled ?

moi, ça ne me hante pas, car j'ai ma petite idée depuis environ 5 ans (à peu près depuis l'époque à laquelle tu lançais de la lumière )

bonsoir Edouard et au plaisir de se croiser sur un stade ou hors du stade

Posté le 02/12/2009 à 20h27 par JefPontier

Rapido a écrit :
Bonjour JFP,

Antoine de Mondeville..

Penses-tu pour les coureurs de 800-1500 qu'il faut entretenir les séances à allure spécifique tout au long de l'année ?

Quel fut ton parcours avant d'être entraîneur et CTN ?

Merci.



Penses-tu pour les coureurs de 800-1500 qu'il faut entretenir les séances à allure spécifique tout au long de l'année ?

D’une manière générale quand on ne développe pas une qualité elle régresse, donc ne pas entretenir la qualité principale pour un coureur ayant un objectif estival le 800-1500m pendant trop longtemps me semble être une erreur, après cela ne veut pas dire que l’intensité, la fréquence de ces séances doit être la même toute l’année.


Quel fut ton parcours avant d'être entraîneur et CTN

J’ai pratiqué de nombreux sports dans ma jeunesse (Judo, football, natation..) avant de me consacrer à l’athlétisme vers 16 ans. J’ai pratiqué à un petit niveau national le demi-fond (1’50’’2/800m – 2’22’’3/1000m – 3’45’’2 au 1500m – 8’13’’3 au 3000m).
J’ai passé le CAPEPS à 22 ans (avec Ski de fond comme spécialité pour raison stratégique) j’ai enseigné seulement 3 semaines à Orléans avant de faire mon service militaire dans les chasseurs Alpins et je suis devenu CTR en Auvergne à 23 ans.
J’ai commencé à entrainer assez jeune vers 19 ans (cela fait donc 30 ans cette année) ensuite j’ai eu la chance d’occuper de nombreuses fonctions au sein de la FFA : CTI, DTN adjoint (chargé du suivi administratif et des budgets), Entraineur national de demi-fond, Coordonateur national du demi-fond, puis adjoint du département Hors-stade avant d’être nommé en 2009 Manager du Hors-stade.
Cela m’a permis d’effectuer de nombreuses missions dont entre autres :
Responsable des équipes de France de cross et demi-fond juniors puis seniors sur la période 1990-2008,
Responsable des équipes de France juniors toutes disciplines de 1996 à 2000
Responsable des équipes de France espoirs toutes disciplines de 2001 à 2003
L’ensemble de ses missions et fonctions à tous les niveaux me permette d’avoir une bonne vision de l’athlétisme. Je pense que l’expérience dans différents domaines est très riche pour avoir une bonne connaissance de ce sport si complexe.

Posté le 02/12/2009 à 20h30 par JefPontier

Alex a écrit :
Bonjour,

lors de stages nationaux jeunes, les athlètes n'ont pas forcément la même manière de s'entraîner et peuvent vite être perdus ou déboussolés si on leur dit de faire autre chose que ce que leur coach leur avait dit de faire. Comment gérez-vous les différents plans fournis par les coachs, privilégiez-vous le fait de ne pas trop désorienter l'athlète ou faites vous un genre de "mix" permettant le plus de séances en groupe possible ?

Lors de stages nationaux jeunes, les athlètes n'ont pas forcément la même manière de s'entraîner et peuvent vite être perdus ou déboussolés si on leur dit de faire autre chose que ce que leur coach leur avait dit de faire. Comment gérez-vous les différents plans fournis par les coachs, privilégiez-vous le fait de ne pas trop désorienter l'athlète ou faites vous un genre de "mix" permettant le plus de séances en groupe possible ?

Je pense d’une manière globale et particulièrement chez les jeunes que le contenu précis des séances n’est pas très important. Ce qui est capital c’est la logique et la progression de l’entrainement.
La richesse de l’entrainement c’est de découvrir qu’il y a plusieurs moyens d’arriver au même but. L’objectif des stages nationaux, c’est justement de se confronter aux autres. Notre but n’est pas de critiquer, ou de « détruire » ce qui est fait par les entraineurs, mais d’apporter d’autres solutions, une autre vision.
Dans le hors-stade depuis 2 ans nous avons mis en place pour tous les stages une trame d’entrainement que nous envoyons aux entraineurs et athlètes avec la convocation. Nous croyons que la progression est plus importante quand le travail se fait d’une manière collective. Tous les entrainements se font en commun.

Posté le 02/12/2009 à 20h31 par JefPontier

kirui a écrit :
Laurent de soissons

n'avez vous pas l'impression que parfois certains entraineurs nationaux ont tendance à vouloir s'accaparer des athlétes qu'ils n'ont pas formés ?

n'avez vous pas l'impression que parfois certains entraineurs nationaux ont tendance à vouloir s'accaparer des athlétes qu'ils n'ont pas formés ?

Le but des stages nationaux n’est absolument pas de « casser » le lien entraineur-entrainé.
Il est inévitable que certains athlètes aient des désirs de changement, encore plus vrai actuellement dans cette génération « Zapping ».
D’autre part quand on analyse le profil de carrière des athlètes ayant réussis, on s’aperçoit que peu d’entre eux reste fidèle du début à la fin au même entraineur, au même club. C’est souvent un hasard la rencontre d’un athlète et d’un entraineur, et on doit bien être conscient que l’athlète ne nous appartient pas.
Il est indispensable de garder à l’esprit que ce qui est important c’est la réussite du coureur pas celle du coach et que parfois il est nécessaire de changer certaines choses pour progresser.
Tous les entraineurs n’ont pas la compétence, la formation, la disponibilité, le feeling pour entrainer tel ou tel athlète.
Après ce n’est pas dans les missions des responsables nationaux que d’entrainer (contrairement à d’autres sports) les athlètes de l’équipe de France mais de trouver les solutions qui conviennent le mieux. Cela peut passer par la formation et l’accompagnement de l’entraineur actuel, par la proposition de structures appropriés ou toute autre solution.

Posté le 02/12/2009 à 20h33 par JefPontier

kirui a écrit :
toujours laurent de soissons

Pensez vous qu'un athléte doit obligatoirement passer par un pôle pour avoir un bon niveau ?


Pensez vous qu'un athléte doit obligatoirement passer par un pôle pour avoir un bon niveau ?

Nous constatons que globalement les athlètes en structure ont une meilleure réussite (on peut trouver bien sur des contre exemple dans les 2 sens) pour le haut-niveau.
C’est aussi un politique forte de la fédération et de la DTN que d’inciter les meilleures athlètes à intégrer les pôles ou autres structures de la filière d’accès au haut-niveau (Une nouvelle filière dite « PES » pour parcours d’excellence sportive est en cours d’élaboration).
Après cela doit être du cas par cas, comme évoqué ci-dessus.
L’objectif doit être de proposer ce qui est le plus performant pour l’athlète. Donc on peut imaginer que cela peut-être de rester dans sa cellule locale actuelle si tout y est réuni pour réussir.

Posté le 02/12/2009 à 20h36 par JefPontier

Yves Nah a écrit :
Bonjour Mr Pontier,

quelle légitimité trouvez vous as être responsable national (et sélectionneur) et entrainer une partie des prétendants à ces sélections ?

Sur quels critère objectifs vous basez vous pour réaliser ces sélections ou assumez vous clairement la subjectivité de ces choix et les critiques (ou réserves) qui peuvent alors être émises ?

Dans le cas de critères objectifs, pouvez-vous illustrer avec la sélection pour championnats d'Europe de cross du Dublin ?


quelle légitimité trouvez vous as être responsable national (et sélectionneur) et entrainer une partie des prétendants à ces sélections ?

La volonté du nouveau DTN, lors de la nomination des managers était de mettre en place des hommes de terrains, des entraineurs reconnus, je le remercie de cette confiance.
C’est le cas pour la plupart des managers (Bruno Gajer, Renaud Longuèvre, Gérald Baudouin : entraineurs de groupes de haut niveau sur l’INSEP, Pascal Chirat entraîneur de Yohan Diniz….)
D’autre part le DTN est le seul sélectionneur, c’est sa prérogative principale. En l’occurrence depuis 2009, il existe un comité de sélection avec bien sur le DTN, des élus. Les managers sont force de proposition.
Après c’est un débat sans fin, entre l’intégrité de chacun et l’impression de privilégier certains.
Quel peux être aussi la légitimité d’un décideur s’il ne connaît pas le haut-niveau, s’il n’entraine pas des athlètes de haut-niveau ?
On pourrait trouver des arguments des deux cotés.


Sur quels critère objectifs vous basez vous pour réaliser ces sélections ou assumez vous clairement la subjectivité de ces choix et les critiques (ou réserves) qui peuvent alors être émises ?

Je répète que nous ne faisons que proposer des athlètes.
L’objectif principal est toujours de faire la meilleure équipe de France possible. Et nous savons très bien que les modalités de sélections les plus « justes » ne permettent pas de sélectionner la meilleure équipe (exemple des sélections « à l’américaine »)
Il ne faut pas forcement faire un procès d’intention aux décideurs.
Il y a forcement des raisons connues ou non qui objectivement permettent de justifier les sélections. Après à niveau sportif équivalent, d’autres critères entre en jeu, comme l’âge et les résultats internationaux antérieurs ou d’autres moins objectifs comme le potentiel.


Dans le cas de critères objectifs, pouvez-vous illustrer avec la sélection pour championnats d'Europe de cross du Dublin ?

Pour les jeunes, pas de dérogation à la règle stricte, le comité de sélection a choisi de prendre les 6 premiers de chaque catégorie. La seule incertitude concernait Morad Amdouni, qui insuffisamment remis d’une petite maladie, n’as pas été retenu ni en senior, ni en espoir.
Pour les seniors nous avons tenus compte des résultats des 4 cross de sélections. La différence par rapport aux années précédentes résidait en 2 points : la réduction du nombre de cross intervenants pour la sélection et la sélection des meilleurs seniors après le premier week-end pour qu’ils se préparent dés à présent pour les CE.

Posté le 02/12/2009 à 20h43 par JefPontier

grillon a écrit :
..grillon

J'ai souvent entendu dire que l'entrainement en demi fond n'était pas une science exacte
- quelle est votre opinion sur cette banalité, réalité ou excuse bidon d'incapacité ?

Doit-on considérer l’entrainement comme une science ? Un art peut-être ; en tout état de cause ; il y a de nombreuses manières d’arriver au même résultat (mais tous les chemins ne mènent pas à Rome) et celui qui dit détenir la vérité a de grandes chances de se tromper. De plus ce qui fonctionne avec certains ne fonctionne pas forcement avec d’autres.

- les cadres FFA, entraineurs ou pas, ont t'ils obligation de se mettre à niveau dans leurs connaissances ?

Chaque cadre technique doit formaliser un plan de formation pluriannuel avec l’administration. Chaque année les cadres ont la possibilité de s’inscrire dans des stages de formations dans des domaines divers en relation directe ou non avec leur métier.depuis cette année les entraineurs doivent proroger leur diplome en participant à des actions de formations régulières.

- si oui , le faites vous en tant qu'élève ou en tant que chercheur ?

Peu importe, l’objectif étant pour moi d’apprendre, de comprendre, de progresser

- que vous apportent alors aujourd'hui les scientifiques dans votre approche de l'entrainement ?

J’ai eu une période plus tourné vers les scientifiques, moins maintenant, je ne rejette pas leur travaux, mais j’ai, je pense autant appris sur le terrain, que dans les livres ou qu’avec les scientifiques.
Pour l'instant ce qu'ils apportent n'est pas assez précis, dans le cas du haut niveau on parle de progression de 1 ou 2 % par an maximum ce qui est bien inférieur aux imprecisions de mesures des scientifiques.
Ce qui ne m’empêche pas de les questionner régulièrement, pour avoir leur avis sur des domaines précis. (en particulier en ce moment sur les problèmes d’alimentation).
J’ai aussi beaucoup appris à travers les autres sports et les autres disciplines. On progresse tous les jours et on apprend tous les jours.

- quel moyens employez vous pour permettre à vos athlètes de longues distances de récupérer avec une longueur d'avance sur les autres ? leur imposez vous des méthodes ? lesquelles bien sûr .. . les laissez vous gérer eux même cette partie de l'entrainement ?

Tout dépend des athlètes auxquels on s’adresse. Il y a ce qui fait partie intégrante de l’entrainement (étirement-renforcement) que je gère principalement et les autres aspects de la récupération que je gère en fonction des individus et des périodes d’entrainement et s’ils sont capables de se prendre en main personnellement. (Entre les séances de kiné, ostéo, la balnéo, port de chaussettes, etc.…) D’ailleurs pour lier cette question à une de vos précédentes, je participe la semaine prochaine (en tant qu’élève) à un colloque sur la récupération à l’INSEP

- Avez vous connaissance des méthodes d'entrainement en demi fond de" pseudos "athlètes (de tous pays ) s'entrainent t'ils de la même façon que les VRAIS ?

Je ne comprends pas bien la question.

-considèreriez vous les athlètes Féminines comme étant des enquiquineuses incontrôlables ou alors , êtes vous plus à l'aise avec elles dans le relationnel qu'avec les masculins ?

Je pense que les athlètes féminines sont capables d’un investissement supérieur, d’un dépassement de soi plus grand que les masculins, mais elles sont peu nombreuses. Je n’entraine pas de la même façon les hommes et les femmes, pas tant d’un point de vue du contenu des entrainements mais dans la manière d’aborder les séances (durs en particuliers) du besoin plus grand chez les femmes de s’entrainer seules (en particulier en périodes difficiles et en fin de préparation) et également dans le besoin d’écoute différent.

-pensez vous que l'entraineur du Futur se doit de passer une thèse de psychologie appliquée au métier ?

Quand on voit certains entraineurs sur le bord des terrains, on peut penser que cela est un plus. Mais on peut se demander si cela serait profitable aux athlètes ou a ces entraineurs……

Posté le 02/12/2009 à 20h46 par JefPontier

Lalie a écrit :
Bonjour Jeff,

Tu entraînes quelques athlètes d'origine kenyane (James Theuri, Simon Munuyutu, Martha Komu) qui ont une surmotivation et les capacités d'encaisser des séances comme peu d'athlètes européens. Comment arrives-tu à gérer ce type d'athlète (dois-tu parfois leur dire stop?) ? De plus tu te rends parfois au Kenya lorsque tes athlètes sont en stage là bas. Une fois sur place, suivent-ils tes entraînements ou se mêlent-ils à tout un groupe d'athlètes kenyans? T'inspires-tu de leur méthode d'entraînement ?

bises


Tu entraînes quelques athlètes d'origine kenyane (James Theuri, Simon Munyutu, Martha Komu) qui ont une surmotivation et les capacités d'encaisser des séances comme peu d'athlètes européens.
Comment arrives-tu à gérer ce type d'athlète (dois-tu parfois leur dire stop?) ?

La première athlète d’origine de l’Afrique de l’est que j’ai entrainé est Margaret Maury (toujours recordwomen de France du 5000m), pétri de qualités mais souvent blessée et difficilement gérable dans les ces périodes là.
Ils font bien comprendre que dans leur jeunesse ils ont eu une quantité d’activités physiques (marche et course pour aller à l’école) sans commune mesure avec ce que nos enfants « subissent » ici en France. Ils sont donc capables de digérer des quantités d’entrainement bien supérieur à ce que l’on connaît habituellement.
De part leur culture et les traditions d’entrainements africaines. Ils ont une grande culture de la quantité d’entrainement, et une grande habitude du travail en groupe.
J’ai beaucoup appris à leur contact ; Je pense leur apporter un peu plus de structuration dans leur entrainement, plus de travail qualitatif.

De plus tu te rends parfois au Kenya lorsque tes athlètes sont en stage là bas. Une fois sur place, suivent-ils tes entraînements ou se mêlent-ils à tout un groupe d'athlètes kenyans?
Quand nous partons en stage au Kenya, la plupart du temps, ils ont un objectif de préparation précis et un planning.
Il faut comprendre que sur place les coureurs sont un peu livrés à eux-mêmes, il n’y a pas de clubs, de structures hormis pour les athlètes ayant déjà des performances de haut-niveau. Alors les groupes se forment au gré des amitiés et des circonstances très localisés (les coureurs n’ont pas de moyens de transport et se regroupent au plus prés de leur habitation).
Tous les athlètes font le même programme, et ils sont bien heureux qu’un des leur est un programme précis, ils n’ont pas vraiment d’objectif et la principale difficulté pour eux et de se faire repérer par un manager pour pouvoir aller courir en Europe, au Japon ou aux USA.

T'inspires-tu de leur méthode d'entraînement ?
Bien évidement, ce sont avec les éthiopiens les meilleurs coureurs au monde, si nous voulons réussir, nous devons nous inspirer, en adaptant à notre culture bien sur, les points clefs de leur entrainement.
On peut noter outre une grande quantité de travail.
Les footings sont souvent effectués à des allures variés (la plupart du temps progressives) et rarement constantes.
Il y a souvent dans la semaine du travail fait à allure très faible (1 heure à 10 Km/h par exemple).
Le travail de groupe est privilégié par rapport au travail individuel ;
Ils ne se posent pas de questions et n’ont pas de limites. Quand ils ne réussissent pas un entrainement ou une compétition, ils sont forcement déçus mais dés le lendemain, ils se remettent au travail avec la même ardeur.
Dans l’année il y a toujours des périodes de récupération où il n’y a pas ou peu de travail.

LONGUE VIE A L'ASSOCIATION FUNGANA

Posté le 02/12/2009 à 20h47 par JefPontier

Franckche a écrit :
Salut Jeff !!!

Pas de questions particulières...

Juste envie de te remercier pour le travail que tu réalises dans l'intéret de l'Equipe de France.

Bonne continuation et M.... pour les Europes.

Merci et bon courage pour tes nouvelles missions