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Posté le 11/08/2008 à 16h28 par Olivier

Le 10/08/2008
Cela faisait 16 ans que le tir à l'arc français attendait de retrouver le podium olympique. Bérengère Schuh, Virgine Arnold et Sophie Dodemont, une équipe très soudée, s'étaient promises d'aller chercher la médaille à Pékin. Mission accomplie. Une belle victoire en quarts face à la Pologne. Une défaite inéluctable en ½, sous le déluge, contre des coréennes imbattables, et un succès à l'arrché, sur une dernière flèche allant se planter dans le « huit » tireée par Sophie Dodemont pour battre d'un point la Grande-Bretagne (203-201) et sauter de joie dans les bras de l'entraîneur Marc Dallenbach.

Virginie Arnold : « Sophie avait une grosse pression et elle a réussi à nous délivrer sur la dernière flèche. Nous nous étions dit que nous avions une médaille à aller chercher et nous l'avons fait. Tout pouvait arriver. Et maintenant, c'est un bonheur énorme. C'est le rêve d'une gamine qui devient réalité »

Bérengère Schuh : « C'est un sentiment très fort. On était toutes les deux derrière Sophie, impuissantes. Elle devait au minimum faire un huit et elle a réussi. Pour ma part, j'ai eu du mal à rentrer dans le match, mais j'ai bien « groupé » sur la fin et c'est rentré dedans. Cette médaille, nous avons été la chercher toutes les trois. J'étais à Athènes en 2004 et nous avions fini au pied du podium. J'ai dit aux filles : stop ! Il n'est pas question que cela se reproduise, il faut y aller, il faut se battre. Et nous l'avons fait de belle manière. »

Sophie Dodemont : « la dernière flèche, je l'ai tirée avec la pression. Ca bouillait à l'intérieur. Je suis restée concentrée sur la manière, je me suis dit de rester simple. De ne pas essayer d'en faire trop, d'assurer le coup. Nous sommes restées très soudées, il a toujours régné une super ambiance entre nous, il ne fallait rien lâcher. Nous voulions faire quelque chose toutes les trois, pour nous »

Benoit Dupin (DTN) : « Nous sommes extremement satisfaits, heureux. C'est un éclairage médiatique important sur notre sport. Ce sont trois filles formidables qui concluent une superbe année. L'équipe a été constituée début 2007 et c'est elle qui est allée chercher la qualification pour les Jeux. Nous attendions cette médaille depuis le titre de Sébastien Flute en 1992. Pour y arriver, nous avons mis en place un projet il y a quatre ans déjà, et ce résultat prouve que nous sommes sur la bonne voie ».

Posté le 11/08/2008 à 16h28 par Olivier

Benjamin Darbelet revient de loin. Il est resté jusqu'au bout en balance pour la sélection en -66kg. Souvent brillant au niveau européen, il n'avait jamais encore réussi à monter sur les pdoiums mondiaux. Dimanche à Pékin, un parcours royal l'a mené en finale face au Japonais Ushimata où tout s'est malheureusement passé trop vite. Qu'importe, « Darbel' » obtient la consécration à 27 ans et ouvre la marque pour le judo français dans ces Jeux.

«Il y a à peine un mois, je n'étais peut-être pas sélectionné. Et là, d'un coup j'ai la médaille. C'est magique. C'est énorme, génial. On travaille dur pour ça, pour disputer les grands championnats, J'ai été chercher cette sélection au tout dernier moment, et ça s'est joué à rien finalement face à Sébastien Berthelot. J'ai eu la place, et c'est mission accomplie. Aujourd'hui, durant les premiers combats, j'étais un peu stressé, puis je me suis senti de mieux en mieux. En demi-finale, ça s'est vraiment bien passé, je me suis libéré et je me sentais vraiment très bien pour cette finale. Je pensais pouvoir me livrer. Je pensais marquer des points sur ma technique, mais il a su saisir sa chance. Je suis tombé sur les cervicales et je pense que demain au réveil, je vais morfler. En tout cas, c'est le plus beau résultat de ma carrière. Cette médaille, elle me manquait ».

Posté le 11/08/2008 à 16h29 par Olivier

Fabrice Jeannet est très déçu. Après un premier tour difficile, il a avancé à son rythme durant toute la journée au palais d'escrime, jusqu'à une demi-finale contre le Hongrois Gabor Boczko qu'il a dominée du début à la fin, pensant bien ne pas s'arrêter en si bon chemin. Malgré un bon départ en finale face à l'Italien Matteo Pagliariol, Fabrice Jeannet a connu un passage à vide et s'est laissé distancer. Son palmarès est désormais constitué d'un titre olympiques par équipes (2004), d'une médaille d'argent (2008), d'un titre individuel de champion du monde (2003) et quatre titres mondiaux par équipes (2002, 2005, 2006, 2007).

«Je n'ai jamais eu l'ascendant sur le match même quand je menais 2-0. Je suis vite tombé dans son rythme, j'ai subi même quand j'essayais de le presser. J'ai peut-être joué petit bras quand l'Italien (Matteo Tagliariol) est passé devant (Jeannet était en tête 3-2 avant de concéder six touches de rang et de se retrouver mené 8-3). Toute la journée, je ne me suis pas vraiment fait plaisir dans mon escrime, j'ai pas mal galéré, mais cela me permettait de gagner et c'était le principal. Mais en finale, cela n'a pas marché comme je le voulais. Je suis conscient que j'ai gagné une médaille olympique, que ce n'est pas rien, mais cette défaite est une grosse déception.

Encore une fois, je sais que j'ai gagné l'argent et que j'aurais pu repartir à la maison sans rien, mais je termine ma carrière sur une défaite pour ma dernière compétition en individuel et ça, je vais mettre du temps avant de le digérer C'est à la fois un sentiment de déception et d'impuissance, c'était ma dernière compétition et quitte à arriver en finale, autant aller au bout. J'aurais bien aimé repartir avec l'or. J'aurais été battu avant (la finale), j'aurais dit c'est le jeu, mais là, perdre en finale, c'est vraiment frustrant.

Cette deuxième place fait particulièrement mal, je ne sais pas si c'est la pire défaite de ma carrière, mais elle risque de me suivre longtemps, car c'est la dernière, la plus médiatisée et certainement la plus importante si on m'avait promis l'argent aux jeux Olympiques, je signais. Mais je ne savais pas à quel point ça fait mal, je ne suis pas encore capable d'en tirer le positif même si ça viendra.

Je n'avais jamais goûté à l'argent aux JO (il est champion olympique 2004 par équipes) et je peux confirmer qu'il y a un fossé abyssal entre l'or et l'argent. Je n'ai pas vraiment savouré quand j'étais sur le podium. Mais ce n'est pas dans mon caractère de mettre du temps à digérer une déception. Je répondrai présent pour la compétition par équipes.»

Posté le 11/08/2008 à 16h50 par tamalou

petite interview de Claude Fauquet DTN natation qui revient sur la journée des français

11/08/2008
JO - Natation - Fauquet : «Fier de mes garçons»
Laure Manaudou file en vitesse, zappe la zone mixte où l'attendent de nombreux journalistes. Que s'est-il passé pour le dernier 400 m de sa carrière ? Chacun cherche des explications sur ce désastre de 4'11"26. Personne n'en trouve. Même le Directeur technique national, Claude Fauquet, n'a pas la clé. Il attend de voir la championne pour comprendre. Et la performance du relais lui inspire une grande fierté. Sur la polémique sur l'ordre désiré par les nageurs et la décision imposée par la Fédération, le DTN estime qu'il est «facile de refaire les courses après» et ne digère toujours pas le chiffre huit qui a marqué la matinée française. A huit centièmes de seconde, le relais perd l'or. A huit centièmes de seconde, Coralie Balmy perd le bronze du 400 m. Et Laure Manaudou termine huitième à la ligne huit. La Chine est bien un pays de symboles.

«Claude Fauquet, comment expliquez-vous la huitième place de Laure Manaudou sur 400 m ?
Je ne peux pas donner d'explication maintenant, je ne l'ai pas vue. Elle a tenté quelque chose, il fallait le faire à la ligne 8. Cela n'a pas tenu. Elle a déjà fait des coups désespérés et c'est déjà passé dans des conditions bien plus difficiles que cela. Tactiquement, elle n'avait pas d'autres solutions. A 4'03'', ce n'est pas compliqué, entre guillemets. Avec des courses ouvertes, on sait que cela va se regarder et que cela peut se crisper à la bagarre. Il y a eu quand même des morts, entre guillemets (Ndlr : Federica Pellegrini, recordwoman du monde seulement cinquième). C'était au moins aussi compliqué ici qu'à Montréal (Ndlr : aux Mondiaux 2005, elle avait gagné en s'élançant aussi de la ligne 8). Il y a encore deux courses avec la finale du 100 dos et le 200 dos. A Dunkerque, le 400 n'avait pas été terrible et le 200 dos c'était super bien passé. Il faut réagir, les Jeux durent une semaine, ce n'est pas au jour le jour qu'on fait les bilans. Je ne peux pas répondre à sa place. Bien sûr que c'est un échec.

Cet échec était-il prévisible ?
Je n'ai pas pour habitude de lire dans la boule de cristal. Il y avait un certain nombre de paramètres qui nous démontraient que cela pouvait être difficile et d'autres disaient qu'en abordant les choses différemment, les solutions allaient être trouvées. Aujourd'hui, le constat est négatif, en tout cas sur le 400. Coralie (Balmy, 4e en 4'03''60) a failli profiter de la situation à huit centièmes. Elle a fait une course très courageuse, une très jolie course. Elle a passé un cap très intéressant. 4'03", c'est fort, elle fait quatrième à huit centièmes du podium. Huit est un chiffre dont je ne veux pas entendre parler ce matin. Le chiffre huit, je ne le jouerai plus au loto, jamais de ma vie. Mais je ne joue pas au loto. C'est le sport.

Que pensez-vous de la médaille d'argent du relais ?
Je suis fier de mes garçons. En battant le record du monde de quatre secondes, on n'est pas champions olympiques ! Ils ont fait le match, on savait que ce serait un match compliqué. Cela se joue sur quelques détails techniques qui ne sont pas négligeables mais qui existent : une touche, une position dans la ligne qui permet à Lezak de surfer, des choses que les Américains savent bien faire et que notre culture de relais n'a pas encore emmagasinées suffisamment pour avoir la roublardise qui permet de gagner ce genre de course. C'est la première fois qu'on vise un titre de très, très haut niveau. Les Américains, c'est toute leur histoire. Ce n'est pas se chercher d'excuses mais des explications.

Ce relais peut-il avoir des conséquences sur le moral d'Alain Bernard ?
Il va falloir qu'on travaille avec lui. Il y a des informations qui sont fortes. Sullivan nage très vite (Ndlr : il prend le record du monde du 100 m à Alain Bernard en 47''24). Alain nage 21''27 au passage du 50 m. Cela veut dire qu'il a ce qu'il faut. A Athènes en 2004, si on avait dit qu'on jouerait le titre aux Américains quatre ans après, tout le monde nous aurait pris pour des fous furieux. Cela a été le cas. On a perdu, on a perdu.

Certains relayeurs ont évoqué un ordre imposé par la fédération contre leur volonté. Qu'en pensez-vous ?
On discutera cela avec eux. J'ai un responsable de relais (Ndlr : Marc Begotti), il faut que je voie avec lui. Ce n'est pas moi qui ai décidé. Quel que soit l'ordre, on peut toujours raconter des histoires, c'est facile de refaire les courses après.

Cette deuxième place laisse un sentiment paradoxal. La joie d'une médaille d'argent mélangée à la déception de perdre à la touche...
C'est terrible. Vous vous rendez compte où on en est. On peut exprimer une déception parce qu'on est deuxièmes aux Jeux Olympiques à huit centièmes du relais le plus performant de l'histoire. On attendait tellement, mais c'est une très belle histoire. Et elle n'est pas finie.»

tamalou spirit un état d'esprit

Posté le 11/08/2008 à 16h53 par tamalou

celle de Hugues Dubosq qui ce matin c'est fait appelé Franck par un journaliste radio

«Hugues Duboscq, avez-vous tout de suite vu que vous étiez sur le podium ?
Je n'ai pas mes lunettes (Ndlr : il est myope), je n'arrive pas à voir si c'est 3, 6 ou 8. Au début, je croyais que c'était 6, je me dis : "oh merde". Je ne vois même pas mon temps, il a fallu attendre une fois de plus que le tableau se mette dans l'ordre et que je me retrouve à la 3e place comme à Athènes.

Que se passe-t-il à cet instant émotionnellement ?
C'est l'ascenseur émotionnel parce que je passe de 6 à 3 en deux secondes. C'est énorme.

Est-ce la même émotion qu'à Athènes ?
Non, c'est différent. Aujourd'hui, je sais ce que c'est d'avoir une médaille. Je réalise plus facilement, il faut que je me calme un peu parce que j'ai encore le 200 m brasse. Contrairement à Athènes où une fois que j'avais fini mon 100 brasse, mes Jeux étaient finis, là ce n'est pas fini, il faut que je reste concentré. Je suis bien dans ma nage. J'ai réalisé un gros retour, c'est plutôt encourageant pour le 200 m brasse.

Vous avez vécu deux ans de galère. Est-ce d'autant plus savoureux de revenir et de remporter une médaille ?
Je suis content, j'ai traversé le désert. Cela prouve qu'on en revient plus fort. Kosuke (Ndlr : Kitajima devient champion olympique et bat le record du monde en 58"91) en est la preuve. Lui aussi a eu du mal pendant deux saisons et là, il explose le record du monde. Il a explosé le 200 avant. Cela forge le caractère, cela permet de se lâcher quand on est prêt et de profiter encore plus.

Y avez-vous toujours cru pendant ces deux ans difficiles ?
Toujours. Je n'ai jamais douté car à l'entraînement, je continuais à progresser. Il n'y avait plus que les réglages, il fallait concrétiser en compétition. Avec Christos (Paparrodopoulos, son entraîneur) et tout le staff technique, on a toujours bossé dans la même direction. On est reparti à fond après Melbourne.

Dans quel état d'esprit étiez-vous avant la course ?
J'étais content d'être là, je voulais profiter du moment parce qu'on ne vit pas cela tous les jours. Je ne pensais qu'à ma course, pas du tout à ce qui allait se passer après. Christos ne m'a rien dit avant la course, il m'a mis en auto-pilote, je me débrouille tout de suite.

Vous avez réalisé un excellent retour après un départ prudent. C'était exactement ce que vous vous vouliez faire ?
Oui, cela fait un moment qu'on avait prévu cela : poser la nage de manière à ne pas s'affoler et terminer en costaud. L'encadrement savait que j'en étais capable, il me l'ont montré pendant les différentes compétitions de réglage.

Avez-vous regardé à côté de vous, Kitajima ?
Je ne le regardais pas, mais je sentais qu'il était là, puissant, costaud et je n'étais pas à la bourre. Cela m'encourageait à continuer et à rester bien dans ma nage. Si j'avais commencé à me désunir, je savais que j'allais le laisser filer.

Cette deuxième médaille de bronze est aussi un symbole de votre longévité avec deux médailles en deux Olympiades. Qu'est-ce que cela symbolise pour vous ?
Concrétiser. L'important, ce sont les Jeux Olympiques. Tous les quatre ans, si je peux avoir ma médaille, je suis partant. Je suis fier d'avoir maîtrisé mon sujet, c'est le but du jeu, de ne pas m'être affolé, d'être resté concentré et d'avoir la médaille.

Et maintenant qu'attendez-vous du 200 m brasse ?
J'ai la nage qui est posée et qui va vite. On va voir. Il y a les séries demain après-midi, il va falloir récupérer parce que j'ai quand même pas mal tapé dans la machine.»

tamalou spirit un état d'esprit

Posté le 12/08/2008 à 18h06 par tamalou

12/08/2008 17:34
JO - Judo (F) - Décosse :«J'étais venue pour l'or»
Quelques minutes après sa défaite en finale des - 63 kg, Lucie Décosse (photo L'Equipe) avait du mal à cacher sa déception. Vaincue (ippon) par la Japonaise Ayumi Tanimoto, la championne du monde décrypte son ultime combat chez les - 63 kg, avant de passer chez les - 70 kg « aller chercher une autre médaille olympique »

« Lucie Décosse, comment vous sentez-vous juste après avoir reçu votre première médaille olympique ?
(Elle soupire... puis sourit). Ca va. Cathy (Fleury, un des entraîneurs de la Française) est venue me parler après la finale, en me disant de sécher mes larmes et d'être fière de cette médaille. Elle a ajouté que j'avais bien travaillé, qu'il y avait des gens venus pour voir des médaillés français, et qu'il ne fallait pas trop que je fasse la gueule. Que c'était quand même bien. Dans les tribunes, j'ai aperçu Barbara (Harel, 5e chez les -57 kg) et j'ai vu Audrey (La Rizza, éliminée au 1er tour chez les - 52 kg). Elle me faisait des signes, l'air de dire « moi j'ai rien ». J'ai regardé ma médaille et je me suis dit « c'est vrai que j'en ai quand même une ». Ca fait relativiser.

Vous êtes restée un long moment assise sur le tapis à la fin du combat. A quoi pensiez-vous ?
A tous les gens qui avaient cru en moi et qui espéraient que je rapporte cette médaille d'or. Franchement, je suis désolée. Même si je sais que dans ma carrière de sportive, j'aurais tout de même décroché une médaille olympique, c'était l'or que j'étais venue chercher, et ça reste décevant.

Que s'est-il passé lors cette finale ?
Avant même le début du combat, tout le monde savait qu'une finale entre Décosse et Tanimoto allait ressemblait à du vrai judo. Que ça pouvait partir dans tous les sens. J'ai essayé de faire une attaque, elle l'a esquivée. Si elle ne l'avait pas fait, elle aurait pris un pion. Je pense qu'elle s'était préparée à ça. Je l'avais déjà rencontrée auparavant. J'avais souvent fait cette attaque. Elle l'avait déjà esquivée. Cela dit, je ne pense non plus qu'elle s'y soit spécifiquement attendu. Je ne pouvais pas faire grand-chose. C'est une excellente judoka, capable de sortir des coups géniaux à n'importe quel moment.

Vous avez néanmoins réalisé un beau parcours...
J'ai peut-être été forte, mais Tanimoto l'a été encore plus. J'avais dit que c'était une adversaire redoutable. Bernard (Tchoullouyan, médaillé de bronze aux JO de 1980 à Moscou chez les - 78kg, et qui s'occupe notamment de la partie technique du judo de Décosse, en accord avec les entraîneurs nationaux), m'avait prévenue que la seule chose qui pouvait me priver d'or, c'était un mouvement de judo. Il a eu raison.

Etait-ce vraiment votre ultime combat chez les - 63 kg ?
J'avais dit que c'était ma dernière compètition dans cette catégorie. Si j'ai décidé de changer, ça n'est pas uniquement pour mon plaisir. Ca m'est de plus en plus difficile de descendre au poids. Encore ce matin (mardi), lorsque je suis allée courir pour perdre mes derniers 300g, je savais que je le faisais pour la dernière fois. J'avais à coeur de remporter une médaille chez les - de 63. Aujourd'hui, c'est un nouveau challenge qui commence. Je sais que la concurrence sera difficile chez les - de 70 kg, car Gévrise Emane (championne du monde) y figure . Je vais me motiver pour aller chercher une autre médaille olympique, mais chez les - de 70 cette fois...»

Recueilli par P.B, à Pékin

tamalou spirit un état d'esprit

Posté le 12/08/2008 à 20h54 par Olivier

Vencelas Dabaya chavire de bonheur. Tous les espoirs de l'haltérophilie française reposaient sur ses épaules, et malgré ces attentes, cette pression, il a su répondre présent. Il a commencé son concours à l'épaulé-jeté en soulevant directement une barre de 187 kg synonyme de médaille, puis a tenté un record du monde à 197kg, charge impossible à soulever. Avec 190kg pour un total olympique de 348kg, le Chinois Hui Liao est médaillé d'or.

« Hui Liao, je ne le connaissais pas. Je ne l'avais jamais affronté. Nous n'avions donc pas pu étudier sa tactique, et nous avons eu du mal à le gérer durant ce concours. Pour sa part, il a su supporter la pression, face à un public déchaîné. J'aurais peut-être pu le reprende à 192 kg, mais j'ai décidé de prendre tous les risques, je n'avais plus rien à perdre. Mais c'était trop dur, je n'étais pas préparé pour une telle charge (197 kg).

Cela fait des mois, des années, que je n'entends que ces mots « Vence, il faut que tu gagnes une médaille, Vence, il faut que tu gagnes une médaille », tous les jours. Je me suis entraîné dur comme fer pour ce résultat. C'est une grande joie pour notre sport, une grande fête pour nous tous. J'ai finalement sur répondre présent et je suis très content. Mon total olympique, je ne sais même plus de combien il est, cela ne compte pas. Ce qui compte, c'est cette médaille d'argent ».

Posté le 12/08/2008 à 20h55 par Olivier

Après une saison difficile, ponctuée par des blessures, Nicolas Lopez a mené un parcours tonitruant dans le tournoi olympique de sabre au Palais d'ecrime. Un tirage sévère lui avait réservé des adversaires comme le Russe Stanislav Podzniakov, quintuple champion du monde en individuel, puis le champion olympique sortant, l'Italien Aldo Montano. Le sabreur tarbais les a écarté avec autorité. Il s'est retrouvé en finale dans une ambiance indescriptible, assourdissante, son adversaire Zhong Man, qui avait battu Julien Pillet en ½ finale, étant soutenu par une salle en délire aux cris de « Zhongguo, Zhongguo ! (le nom de la Chine en... chinois). Après avoir mené 9-7 en finale, «Nico» a cédé sous la fougue de son adversaire, qui s'est imposé 15-9.

«Au début, c'est la déception qui domine, la frustration, j'aurais aimé perdre en étant meilleur, j'ai moins bien tiré en finale que dans les autres matches. Mais ça fait quand même plaisir de ramener une médaille. C'est chouette, même si c'est l'argent. C'est la première médaille mondiale, c'est aux jeux Olympiques. C'est une belle journée. J'ai eu une saison un peu galère, et il y a quelques mois, j'aurais signé tout de suite pour un résultat comme celui-là.

Zhong Man a peut-être eu plus envie que moi. Tactiquement, il a été le meilleur, il a bien réussi à contrer mon jeu d'attaque, je n'ai pas pu imposer mon jeu. C'est vrai, il était fort en défense, mais il était aussi chiant en attaque. J'aurai forcément des regrets, parce que être vice-champion et être champion, ce n'est pas du tout la même chose, tous les sportifs le savent. Mais cette médaille récompense les 15 ans que j'ai passé à m'entraîner, dans mon club de Tarbes et à l'INSEP."

Ce soir, on va aller tous boire un coup quand même. Demain, on essaie d'oublier le tournoi individuel, et après-demain, on se remobilise sur la compétition par équipes. Il faut savoir oublier, se reconcentrer, mais on a l'habitude de passer de l'individuel à l'équipe en grands championnats. On sait le faire. Je vais essayer d'aller chercher l'or aux côté des deux gars qui n'ont pas eu de médaille aujourd'hui (Julien Pillet et Boris Sanson)»