doudounaldo a écrit :Dans la série des itws intéressantes sur le pourquoi du comment de passage à vide chez certains athlètes. Celle de Claire Palou est disponible sur le lien suivant https://play.acast.com/s/d297f6d8-eb73-52f2-bd41-f999ff32ab54/63e2966b4d718d001061b823
Elle en profite pour jeter une nouvelle pierre dans le jardin de la fédé...
Ouf une heure d’interview, il faut trouver le temps de l’écouter en continu hein…
Bon je suis retraité, ça aide… 
Oui interview très intéressante de Claire Palou, mais comme on en voit parfois de la part de champions sur le même sujet, avec une expression plus ou moins pudique et directe selon la personnalité de chacun. Je savais que Claire Palou traversait une très mauvaise passe, mais je ne me doutais pas que c’était à ce point-là. Evidemment que je lui souhaite de se sortir pleinement de cette grave dépression et de pouvoir reprendre le sport de haut niveau plus sereinement puisque c’est son souhait. 
Après, concernant « la pierre dans le jardin de la fédé », je n’ai pas trouvé que c’était si virulent que cela. En fait je ne suis pas sûr que la gestion de ce genre de problèmes soit tellement meilleure ailleurs, dans d’autres fédés et d’autres pays. Le problème de fond est surtout la façon dont on conçoit le sport de haut niveau et le champion, et je pense que c’est assez universel.
Finalement les sportifs de haut niveau n’existent pour tout le monde qu’à travers la performance, que ce soient les dirigeants, les médias, le grand public, mais parfois aussi les entraîneurs, et in fine le sportif lui-même qui voit rapidement sa vie toute entière tourner autour de ses résultats, et ce d’autant plus s’il est pro et champion. Quand la personne, avec ses forces et ses faiblesses, s’efface peu à peu derrière ce qu’elle fait ou ne fait pas et son image, ça ne peut donner à terme que des dysfontionnements plus ou moins graves de la personnalité et de la santé mentale, et encore plus quand cette personne est très jeune. Il faut pas mal de recul et de maturité pour gérer au mieux cette situation. 
Alors oui, on se préoccupe beaucoup de tous côtés de la santé physique du champion, souvent même de son "mental", censé expliquer nombre de victoires et de défaites, mais sa santé mentale, son bien-être personnel dans sa vie quotidienne de champion et d’être humain, ça c’est "accessoire" du moment que les résultats sont toujours là, et puis "ça ne nous regarde pas", et même souvent ça fait peur d’aborder de tels sujets.
Et puis voilà, personne n’attend d’un champion qu’il nous parle de ses états d’âme. Un champion est forcément fort, au-dessus du commun des mortels, pire encore il doit montrer l’exemple, notamment aux jeunes, dans ce qui m'apparait comme une bien curieuse délégation des devoirs parentaux. Alors un champion qui, dans le cadre de son activité, et que ce soit en privé et évidemment encore plus publiquement, ose parler de ses doutes, de ses faiblesses ou de son mal-être, ça fait plus que désordre et pire encore la première (et bien bête) question qui vient souvent à l’esprit est « mais alors est-ce vraiment un champion ? » 
Il n’est qu’à voir comment sur les réseaux sociaux, et même parfois dans le petit monde de l’athlé, est souvent considéré Kévin Mayer qui a une personnalité atypique et parle largement et sans pudeur de ses problèmes et angoisses, ce qui par ailleurs l’aide certainement à évacuer une partie de son stress. C’est un chouineur, une pleureuse (la féminisation du terme est aussi très révélatrice), voire un simulateur !
On n'est pas sorti de l'auberge hein... 