bruno a écrit :
Salut Bruno
Quels changements t'ont le plus marqué entre les jeux de 84 et ceux de 2008 ?
Le changement le plus remarquable en près de 25 ans réside dans la professionnalisation de l'ensemble du système. Pas tant par le coté "fric" si décrié par certain et qui à mon sens est indispensable, tant pour assouvir sa passion librement, que pour rendre plus performant les organisations pour les sportifs eux-mêmes et pour les spectateurs. Les Jeux de Los Angeles étaient déjà grandioses (imaginez, des Jeux aux USA, pays de l'athlé, à Los Angeles, ville de tous les fantasmes pour un petit Français de 20 ans …), mais avec le recul, la comparaison est sévère et aujourd'hui, tout est mieux et mieux fait. Et quand je discute avec nos illustres anciens des Jeux de Melbourne, ils me racontent qu'en dehors de la compétition en elle-même qui était organisée avec la même rigueur qu'aujourd'hui, le périple relevait plus de "la croisière s'amuse" que d'un déplacement de sportifs de haut niveau. Le changement a souvent du bon, mais on a tendance à l'oublier, ou à se rappeler que de ce que l'on veut bien, c'est-à-dire ce qui nous a plu.
Quelles différences entre le vivre en tant qu'athlète puis comme DTN et que t'a apporté ton expérience d'athlète pour celle de DTN (aux Jeux et en général) ?
J'ai eu la chance de le vivre à trois positions différentes : athlète, entraineur et DTN. Les trois expériences sont différentes avec leurs avantages et leurs inconvénients. Le principal avantage de le vivre en tant qu'athlète, c'est que ce sont VOS Jeux et que vous y êtes acteur (le plus possible et ce n'est pas toujours évident à 20 ans).
Le principal inconvénient de les vivre en tant qu'entraineur ou DTN, c'est que vous n'êtes pas en prise directe avec la performance (vous en êtes spectateur). Avec en prime, en tant que DTN, la responsabilité de faire en sorte que les choses se passent au mieux pour les athlètes et les coachs et d'en assumer les conséquences dans le cas contraire.
Il est clair qu’avoir vécu ces deux expériences précédentes m’a servi dans mon approche avec les athlètes et surtout les entraîneurs. Je savais les besoins de chacun et connaissais ce qui relevait du nécessaire et ce qui tenait plus du « superflu ».
L'idée de faire du 400h t'a t-elle traversé l'esprit (puisque tu as bien réussi ta reconversion en cross et sur route) ?
J'ai faillit basculer sur 4H en Cadet2, puisque dans les entrainements que nous faisions à Font Romeu, il y avait des séances communes avec les coureur de 4H (200m Haies avec des intervals de 4H) et que je tapais les spécialistes. J'ai d'ailleurs un temps (le seul) que je réalise aux interclubs Seniors 1982 à Brest (haies à 91 et je suis Cadet2) et le souvenir que j'en ai n'est pas impérissable (enfin, jusqu'à la 7 tout allait bien !!!). Jean Jacques Behm doit pouvoir retrouver ça… Ma carrière sur 4H s'est arrêtée là car aux Frances UNSS en Juin 82, je deviens Champion de France du 110 Haies devant un certain Stéphane Caristan. Dès lors, mon choix était fait !!!
Pour le Cross et la route, je tiens à rétablir la vérité, car c'est un homonyme qui s'illustre, y compris dans la course de mon village, ce qui m'a valut quelques situation cocasses à l'époque, puisque personne ne comprenait comment je m'y prenais pour emporter des courses de 10 ou 20 Kms avec 20Kgs de surcharge pondérale !!!
Aurais-tu accepté un poste de DTN dans une autre discipline et, si oui, dans laquelle ?
Le problème n'est pas tant la discipline, que les contraintes imposées par ce job incompatible avec une vie de famille (ce qui m'a poussé à l'arrêter). En dehors de ces contraintes, et même si cette fonction est avant tout une fonction de management. Il me semble indispensable d'avoir une culture de la discipline pour avoir une cohésion autour de toi. Car ce n'est pas dans les moments ou tout va bien que c'est chaud !!!
Dans quel autre sport aurais tu pu ou aimé faire une carrière de sportif de haut (ou de bas) niveau ?
Je pratique beaucoup le VTT (vu que je ne peux plus courir à cause d'un problème de métatarse). J'ai eu beaucoup pratiqué l'escalade à la fin de ma carrière d'athlète, mais le sport que j'aurais le plus aimé pratiquer est le parapente que j'ai pratiqué pendant deux ans. Voler est quelque chose d'indescriptible tant c'est fort.
Ta femme a fait du 400 assez tôt. Avec du recul pense t-elle que le passage par le 300 aurait été bénéfique ?
Le sprint uniquement en cadette junior puis le 400, à l'époque faisait-elle un entrainement de coureuse de 4 ou de sprinteuse ? A t-elle envisagé de monter sur 8 ?
En fait, elle s'est toujours entraînée pour faire du 200m et les saisons ou elle a mis l'accent sur le 400m, elle est passée à coté. Le 400m est une épreuve de sprint prolongé, mais de sprint AVANT TOUT. C'est pour cette raison que le 300m a été proposé en cadet et que nous avons depuis des jeunes au plus haut niveau international en Juniors/Espoirs.
L