Haile Gebrselassie prédit une bagarre Kenya-Ethiopie pour le marathon
Haile Gebrselassie est présent dans ces JO en tant que spectateur, faute d’avoir pu se qualifier pour le 10.000 mètres comme il l’aurait souhaité. A quelques jours du marathon, le détenteur du record du monde prédit une grosse lutte entre les deux grands rivaux, l’Ethiopie et le Kenya.
« Ce sera une bagarre Kenya-Ethiopie ». C’est la prédiction d’Haile Gebrselassie pour le marathon olympique de ce dimanche, convaincu que ses compatriotes et le trio kenyan vont se livrer une belle bagarre. D’autant qu’il l’avoue, il pense les trois Kenyans, Kipsgan, Mutaï ; Kirui, très en forme.
Mais l’Ethiopien rôdé aux sollicitations médiatiques sait arrondir les angles, et s’adapter à ses interlocuteurs. Et quand la presse brésilienne l’interroge sur les chances de dA Silva, qui pourrait jouer les trouble-fêtes, avec son record à 2h 06, il répond poliment : « Qui sait ? Il a peut-être une chance de gagner. C’est une course ouverte ! »
Une course ouverte où il voudrait voir briller les Ethiopiens ou bien les Kenyans. Car le marathon est leur terrain de prédiction : « Il y a une combinaison pour la réussite. Le talent. La nourriture. L’altitude. La concentration. » Sans oublier aussi les habitudes de vie, les allers et retours à l’école en courant, la naissance et la vie en altitude. Et il en retire une certitude : « Un Jamaïcain pourrait gagner le marathon. Un Kenyan pourrait gagner le 100 m. Mais il leur faudrait quelque chose de spécial ! »
Haile sait aussi que l’histoire du marathon olympique a joué un rôle majeur dans l’attrait des coureurs éthiopiens vers le marathon : « Après avoir vu Mamo Wolde gagner à Rome, en Ethiopie, tout le monde a voulu essayer. En se disant Pourquoi pas moi ? »
Justement pourquoi pas lui ? Parce qu’il s’est toujours concentré sur la piste pour les Jeux, brillant sur 10.000 mètres, et conservant son talent pour les grands marathons, où un record du monde est possible.
Les conditions climatiques souvent difficiles pour le marathon olympique ont joué leur rôle pour l’éloigner, ainsi que les parcours, souvent trop tourmentés.
Or justement, ce parcours londonien est plat, et lui conviendrait très bien : « C’est le parcours idéal. Finalement, je vais courir ! »
C’en est pourtant fini de tout championnat pour Haile Gebrselassie, qu’on ne reverra maintenant que sur la route. Mais il a suivi avec passion ces JO et la course de David Rudisha en particulier l’a subjugué : « C’est le meilleur que j’ai vu ! Le gars a couru tout seul du début à la fin, c’est incroyable. Sa course était fantastique ! »
Et qu’importe pour lui que David Rudisha ouvre ainsi une brèche dans la disette de l’équipe du Kenya. Au contraire. Car Haile Gebrselassie a sa petite idée sur la question : « Parfois les Ethiopiens sont plus forts. Parfois ce sont les Kenyans. Mais nous avons besoin les uns des autres. Sans les Kenyans, il n’y aurait pas d’Ethiopiens. Sans les Ethiopiens, il n’y aurait pas de Kenyans. »
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